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PAN! Thé mort.
7 juillet 2012

Cher Journal, Je m'apperçois que j'ai trouvé au

Cher Journal,


Je m'apperçois que j'ai trouvé au sein de la Meute toute la dimension tragique dont une vie a besoin. Les mélodrames que certains cherchent dans leurs histoires d'amour, la sensation de manque que provoque l'absence de l'autre, et les spasmes de jalousie, parfois, de le voir au bras d'une autre louve. Je ressens tout ça pour la Meute, et étrangement, c'est cela qui la fait tenir si droite et si belle, alors que ces mêmes sentiments dans un autre contexte sont les plus destructeurs de relation.

Je tourne en rond. Mon ventre écrit sans cesse des lettres d'amour à mes souvenirs. Je dis à la Meute que j'ai peur qu'elle m'oublie, qu'elle cesse un peu plus de m'aimer chaque jour depuis notre dislocation, et la voilà qui m'enlace à nouveau de ses lointaines paroles. Une carte postale de San Fransisco, affublée de timbres exotiques, vient me prendre la main pour lui en caresser le dos. This only thing necessary for the triumph of the evil is for good people to do nothing. Et je suis cette amante abandonnée qui reprend vie en quelques mots.

D'une autre ville, du bas fond des prairies Normandes, me viennent d'autres mots encore, de la même Meute pourtant. Je prends feu pour chaque lettre, pour le plus petit des adjectifs, le plus insignifiant des pronoms. Si je vois l'un d'entre eux s'amuser sur la toile, je grogne de posséssion, je tremble de la peur des amoureux qui redoutent de se faire remplacer. Si, pour une raison ou pour une autre, je reste trop de jours sans hurler à la lune avec eux, je meurs de cette douleur que seuls les amants interdits doivent connaître. Et c'est ici que les choses ont leur place.

Ces récérations de sentiments mômes, impossibles à gérer, ces émotions trop grosses pour être contenues, n'avaient jamais réussi à cohabiter dans l'enceinte de mes vies amoureuses. Elles détruisaient tout.

A présent que je leur ai trouvé un lieu, des personnes, des mains et des bouches à habiter. Les choses semblent entrer dans un ordre incertain, absurde et inversé. Et c'est là ou l'absurde commence que, je crois, le bonheur peut enfin vous bouffer.

 

 

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