Partout.

Dans les cauchemars aux couleurs folles, oh dans le rouge oh dans le jaune, dans le regard creux de Morphée, dans la morsure de ses paupières à l'heure ou personne ne s'endort, dans l'odeur sale de l'inconscient les contours flous de ton néant, dans la chaleur, dans le sommeil, l'absence des heures et du réveil. Dans les cauchemars aux couleurs folles. Dans le malaise omniprésent, dans la fin le début les gens, dans les orteils et dans les jambes, dans les taches qui ne s'en vont pas, au fond du ventre au creux des draps, dans les rêves qui sont pas des rêves, dans la vie qui n'est pas la vie, dans ce qu'on tombe ce qu'on relève, dans l'infini grand ou petit, dans l'ivresse la sobriété, dans tous les jeux de société, dans tes yeux dans les miens, dans ceux des autres et dans le four, dans le sèche-linge ou dans ta main, dans la colère contre l'amour, dans l'horizon dans le riz blanc, dans le poisson dans l'océan, dans la souris dans le chat mort, dans les cimetières et dans les ports, dans les pirates comme dans les tripes, dans la pauvre magie qui t'habite, dans l'absolu qui veux rien dire oh dans le mur et dans le pire, dans l'intérieur et l'extérieur dans les ovaires et dans les coeurs, dans la rue des marmôts qui pleurent dans l'avenir celui qui meurt, dans les certitudes mensongères dans la plus grande des montgolfières, dans les chaussures souillées de Dieu dans la danse insolente du feu, dans tes caprices omniprésents et dans ta gueule et dans ton sang, dans la chair d'une orange qu'on presse et dans l'odeur du linge qui sèche, dans l'horreur de tes cauchemars quand tu n'arrives plus à y croire, dans la vertue la vanité, dans les terminaisons nerveuses, dans la radio, dans la télé, dans les vieilles dames qui meurent heureuses, dans le rythme et dans son absence dans ceux qui n'arrêtent pas la danse, dans le cendrier, dans les dents, dans les cauchemars aux couleurs folles. Oh dans le rouge. Oh dans le jaune.