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PAN! Thé mort.
10 septembre 2010

Elleestretrouvéquoil'eternité.

Pan_t_es_mort

T'avais des flingues sous l'oreiller. T'avais des bombes dans l'estomac. T'avais toujours envie de pleurer à cause de ceci, de ceux là. Tu ne voyais à l'horizon que du mazout et des ombres tranchantes, que des canines taillées en doute prêtes à te lacerer le ventre. Aujourd'hui tu es devenue de l'eau gazeuse, comme il dit, finement petillante.

Partir est un verbe à la con, il s'accroche aux mollets et grimpe jusqu'aux oreilles. Ca cogne à la fenêtre, ça souffle entre les lèvres. C'est bien n'est-ce pas? C'est vrai, c'est bien. Mieux que de rester là, les yeux vitreux, à attendre le vide dans un corps évanide. Non c'est vrai que c'est bien.

Tu voulais pas d'attaches. Pas d'amour, pas d'amants, pas de religion, et pas de tes parents. Tu voulais pas d'école, tu voulais pas apprendre, pas courir, pas sourire, pas parler, juste mourir. C'était tellement facile.

T'as rencontrés des pierres. Des arbres. Des étoiles noires. Des herbes neuves qui poussaient mal sous le bitume. Ils ont eu la peau douce, la sourire hésitant, maîtres de l'intorsion au creux d'un monde en extension. Est-ce que c'est vrai qu'on se ressemble? La vie t'as prise comme un lapin, elle t'as mis la peau à l'envers. Pour se dépasser il doit falloir se dépecer d'abord, et le rafiot deserte le port.

Partir est un verbe exigent. Comme dire, être, ou bien faire. Ce sont des verbes du centième groupe, on ne les conjugue qu'en se les appliquant au corps, jusqu'à les sentir battre au coeur, jusqu'à oublier leurs syllabes et leurs sonorités.

La Bird a coupé ses cheveux, les a teinté de noir, de vert, a posé un vynil sur la platine, a préparé du thé. Verlaine avait mis des collants brodés noirs, comme elle l'a toujours fait. Son amoureux porte toujours la même chemise depuis la fac, le même sourire entre le pote et le grand-père. Soom parle toujours de cette même voix maligne avec ses mots pressés qui se courent les uns sur les autres, et Raymond rêve toujours d'avoir de l'espace alors que dans son ventre je devine des hectares. S'ouvrir en deux n'est pas si simple, pourtant si je ne l'avais pas fais pour voir à quoi ressemblaient mes entrailles je suis sure qu'aujourd'hui j'attendrais le train sur les rails. S'ouvrir est un verbe du onzième groupe, qui mène au septième ciel.

Les affaires sont posés en ligne, deux cartons trop remplis de fringues, une imprimante, un coffre en étain, deux théières, et du matériel neuf pour tatouer à nouveau. Autant dire que je suis obstinée, audacieuse, et autant dire que c'est casse gueule.

Partir est un verbe casse-gueule.

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Commentaires
G
ALors, comment ça fait quand on arrive ?<br /> Attention à ne pas te perdre dans tes entrailles, ils savent si bien s'y prendre...
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