La mienne est pourpre.

Quoi? C'est l'arrivé du froid? Allez qu'il vienne, et y'en a marre de ces cycles en serpents qui se bouffe la queue, les yeux, qui bouffent leurs propres dents. Non vraiment, piquer du nez pour une ambiance, vouloir mourir pour des lumières, on commence à comprendre. Rend moi mes bottes et mes éperons, je joue plus à vos jeux, j'ai jamais digéré les pions. Attends je les vois faire, à se plaindre comme je me suis plains, d'un monde perdu de toutes façons, ne plus y croire en dix leçons, je vois ça sur vos murs mais j'en ai plein le front. De vos nihilismes nombrilistes, qui ne veulent de leur vie que garder les supplices, au nom de quoi? Du plaisir insipide de se tourner les pouces et d'acheter du pop-corn pour regarder la vie,  les doigts brillants de graisse, les yeux vides d'ambition. Va mourir, t'es trop gros.

Si c'est la faute du froid j'irai vivre en Afrique, je connais bien des gens là-bas qui voient plus que loin que l'horizon, et qui chantent même si c'est l'enfer, et qui gueulent plus fort qu'une moto quand il s'agit de faire la fête. La fête? Tu as oublié ce que c'est, tu crois que c'est un vague souvenir, de l'alcool qui bafouille, des maux de tête au petit dej' c'est ça la fête? On est pas obligés, on peut aussi bouffer les dès et sortir son joker, si je l'ai déjà fais chacun peut le refaire. Quoi? L'arrivée du froid? De l'hiver? De la flotte? Donne moi le revolver.

J'ai une étoile monsieur, elle est tatouée à l'intérieur du front, elle pue l'amiante, la braise et les bonbons. Elle refuse de partir. Elle est pourpre, elle est rouge, elle est d'une couleur que tu ne sais même pas décrire, je te dis que j'ai une étoile. Tu veux quoi au final? Moi je dis que j'ai une étoile.