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PAN! Thé mort.
23 mars 2010

Extrait II.

Cartons_fragiles  Franchement_qqch_m_echappe



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Nestor_et_Lula P1040239 P1040415

"L'ennui c'était le temps. Lorsque je fermais les yeux j'activais ce muscle invisible selon ma volonté : Je pouvais dormir si je le désirai, bien qu'il me fut trés rare de ne pas avoir envie de boire avant de dormir, accoudé aux tonelles d'un bistrot du port, une bière opaline dans l'obscurité de Mille-Pourpre. Au fond, j'avais toujours su que ça ne fonctionnerait pas eternellement de cette façon, mais quelque chose, oh quelque chose d'absurde, peut-être simplement le goût d'un vivre, quelque chose m'a poussé à ne pas y penser. Aujourd'hui je comprends qu'il est en train d'arriver quelque chose de bien plus grand que l'étendue de mon corps et de Mille-Pourpre confondus.

Le corps c'est en vérité le plus grand secret de Mille-Pourpre puisqu'il en est la cartographie exacte. La ville Bleue s'étendait sur toute la partie du regard, c'était plutôt étroit en vérité : Un village pavé d'outremer ou le ciel était souvent gris, les gens qui y vivaient étaient des Arlequins. Oh, les Arlequin bien sur étaient rieurs, saltimbanques et conteurs, leurs bicoques s'entassaient autours d'une fontaine bleue qui deversait de l'eau bleue sur des pavés bleus et des jeunes gens bleus buvant une bière bleue. Pour quitter la ville bleue on traversait un pont suspendu (le nez) qui nous menait à la forêt. Lorsqu'on traversait la forêt situé sur la carte environ au niveau de la bouche, la moitié du torse n'était qu'océan entouré d'un port immense et agité, peuplé de pirates imbéciles se cognant sans arrêt dessus pour savoir qui a raison, qui a tort, un port peuplé de quelques élégantes exceptions, un port qui frémissait à l'appel des pilleries et des filouteries les plus cyniques. Derrière le port, trés loin dérrière le port quand on marchait trés longtemps devant soi sans s'arrêter il y avait le coeur, dont nous parlerons plus tard.
Le territoire se faisait plus étroit le long de la hanche puis revenait vers le nombril dans une pointe crouteuse et biscornue dont le Nord était la coline de Lili avec la balançoire, tandis qu'au Sud se tenait le Navire des Inachevés dans sa posture de monstre sénile, menaçant un instant de crouler sous son poid, vous bombardant à la seconde suivante de ses canons à chair et de ses poudres sombres. Jama y fumait son opium dans une cabine sordide.
Des kilomètres de désert s'étendaient au niveau des jambes, un peuple de cartes à jouer y vivaient secrètement, je les voyais trés peu. Au niveau du sol il n'y avait rien. Il n'y avait encore rien.
Du dessus de mon front jusqu'au bas de ma nuque, englobant toute la surface interne et externe du crâne, il y avait Milo et de la lumière.
L'ennui de tout celà était le temps, et en l'occurence j'en manquais. Sur la cartographie de Mille-Pourpre le temps est représenté par Nunca, le tigre blanc qui est plus gros que deux tigres blancs réunis, avec son énorme pendule autour du cou et dans les yeux. Mais Nunca était trop sauvage, personne ne l'apprivoiserai.

Maintenant je dois trouver d'ou provient la substance blanche qui envahie Mille-Pourpre et savoir qui en est à l'origine afin de m'en débarasser.Ce jeu ne m'amuse pas et je veux du silence au moment ou Soom allumera le moteur, je veux pouvoir l'entendre ronronner, je veux être dans le réel quand il promet d'être incroyable.

Le bus me dépose à côté de l'église alors que Bruxelles se plonge dans un bain de couleurs mauves, la nuit tombe, il me semble que j'ai des choses à me dire.
"


Prose et Bitume - Extrait II.

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