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PAN! Thé mort.
30 mars 2010

Wake up little girl.

P1040591

Oh bien sur c'est pas des vrais problèmes, pas des histoires comme on en a pu en vivre dans la tête tu sais, non ça n'a rien à voir avec les yeux arrachés ou les pilleries sanguinaires. Qu'est-ce que c'est? Du néant mon enfant. C'est de la solitude, comme quand on était môme et que personne ne voulait jouer à la marelle, comme quand on est le plus petit, le nouveau, ou le binoclard. Je le sais parce que j'ai toujours été les trois en même temps, alors maintenant c'est facile d'analyser ma situation et de trouver les traumatismes. Tu parles. S'il n'y avait pas Milo, et mes quelques convictions farceuses obstinées, j'aurais déjà vendu mon âme aux fables.

Je pense à ceux qui croient savoir, j'ose pas imaginer le nombre d'étiquettes que j'ai dans le dos, des suppositions pas fausses et pas vraies. Des jugements de costume et de comportement, des réactions humaines qui cherchent ou se poser et qui me collent au corps alors que je ne sais même plus comment rire. Verlaine, Soom, Keeps et les autres sont devenus de vrais personnages de roman, sans déconner ça fait combien de temps? Des semaines, des mois. Certains vont dire que j'exagère, certains reprendront mes propos en disant que la vie est ce qu'on veux en faire. Les choses qu'on ne controlent pas ont une valeur si grande, que le reste à côté je vous jure, c'est du pipi de psychotique. Et je peux dire par expérience combien ça sent mauvais. Ouais.

J'ai abandonné des milliers de choses en quelques jours seulement, parce que maintenant j'ai le temps. Rien n'est plus sordide que d'avoir le temps. Alors sans même s'en rendre compte on s'échappe de son propre corps et on observe. On se met à comprendre que par exemple, dans des dizaines de pays les gens ne tombent pas amoureux.  On se met à entrevoir à quel point on est ridiculement façonnés par nos existences, on reste coi devant un signe chinois, devant la chance qu'on a. On ravale des pourquois et des comments, l'ennui étant que ces questions ô combien assassines sont devenues notre seule compagnie. Alors on les regarde en face, droit dans les yeux bang bang, et puis on leur demande : Du sucre, peut-être? C'est lentement qu'on sombre, trés lentement sinon ça serait trop facile. Je m'appelle Capitaine, je crois que j'ai été conçue sans le moindre sentiment, et me voilà.

Un matin la lumière prend un angle particulier qui diffère légèrement des autres jours, on s'accroche à cette différence comme à un étalon qui file vers son combat, genre film d'aventure petit budget, sans cape et sans épée. On n'attend plus rien de personne mais on devient trés exigent avec soi-même. Alors bon et bien voilà, j'ai bien rigolé avec cette histoire dans ma tête et il ne reste qu'une seule chose à faire : Inventer. Et quand on ouvre enfin les yeux on voit enfin les grands monarques qui nous entourent.

Je veux dire, il y a toujours des personnages. Raymond est arrivé en fredonnant la chanson, tu sais, cette chanson. J'avais presque oublié. Il a des petits yeux de renard trop curieux et il me raconte les phosphèmes, je suis contente que quelqu'un me tire enfin les bretelles en me parlant de ces connards d'hédonistes, qui se laissent couler le miel dans la gorge. Comment ça? Non, je refuse de laisser couler le miel. J'ai pas peur des abeilles ! J'irai le chercher dans la ruche quitte à me faire piquer par la reine en personne. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a toujours les personnages. Il y a le Mousse, avec sa petite moustache et son short, pillier de comptoir par excellence, et il y a aussi Rodger pour aller manger des escagots sur le marché, le dimanche. Tu vois ou je veux en venir? Il fait peut-être parfois trés noir, et même qu'on tombe sans arrêt, mais il y a des petites lumières qui n'ont même pas conscience d'être des petites lumières. Je veux dire, je vois bien le Chamane dans son habit de calme, qui vient me tenir compagnie et qui partage mes joints parce que lui aussi il a peur du noir. Alors trés vite on se met à comprendre que la vie n'est plus du tout la même et qu'au lieu de pleurer, au lieu de se moucher dans l'océan de draps, on ferait mieux de rire et d'ouvrire grand les yeux. Avant que les lumières soient encore des adieux.

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Commentaires
P
Ouais, ma soeur me chantait souvent cette chanson. Elle me disait que c'était une trés grande Dame qui la chantait.<br /> <br /> J'l'aime bien.
G
Voici une chanson de Barbara qui pourrait te plaire, un peu à l'unisson : http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/le mal de vivre
P
Y'a un type bien qui dit : "Mélancolique ne veux pas dire triste, ne veux pas dire accablé, mélancolique veux dire : Conscient de la dramatique condition humaine".<br /> <br /> Il suffit d'ajouter plein de sucre. Et des gateaux !
G
Une tasse de mélancolie en trop, peut-être ?<br /> Voilà un texte qui touche tout un chacun et replonge le lecteur dans des tourments d'avant, de maintenant et peut- être d'après.<br /> Ta fin est joliement bouclée - cet océan des draps où l'on peut s'épancher à loisir - même le choix de la ponctuation : "au lieu de se moucher dans l'océan de draps, on ferait mieux de rire et d'ouvrir grand les yeux. Avant que les lumières soient encore des adieux"
P
Moi j'trouve qu'un sourire c'est toujours mieux qu'un truc original. D'ailleurs les trucs originaux, hein, bon.<br /> <br /> "Les originaux ne font que rechercher leurs éréctions perdues" comme dirait Marcel.<br /> <br /> AZE !
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