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PAN! Thé mort.
9 avril 2010

Celle qui était heureuse.

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Retrouver la saveur d'une conversation et d'un langage que l'on connait. Respirer à pleins poumons dans la tire à Verlaine en s'extasiant sur une chanson des Clash. Savoir dire Gloire correctement, reprendre les gestes qui sont miens. Vociferer avec la Bird, cracher dignement sur la certitude de ces autres qui n'ont rien compris à la vie, retrouver la cruauté diplomate d'une insulte bien placée, d'une vanne éclatante comme un ballon d'hélium, rire à s'en décrocher les yeux des orbites et boire toujours du thé. Se retrouver dans la cabine du Capitaine, si petite que certains n'y tiennent pas debout sans se cogner, être trop nombreux et être à sa place, manger une glace à la vanille, connaître ces ruelles par coeur, être valet de pique, s'éloigner des batailles.

Se perdre dans l'observation de ses frères, est-ce qu'ils vont bien? Ils doivent impérativement être heureux. Observer peut-être un peu trop, se rendre compte qu'on est parti depuis longtemps et qu'ici la vie continue. Pincer son coeur pour être sur qu'il ne rêve pas. Avoir un peu la frousse de ne plus être de la partie, se rassurer dans le sourire d'un Soom. Vouloir tout vivre.

Se cogner la tête contre un mur invisible, d'avoir perdu un temps précieux à se faire descendre le sourire alors que la vie était là, quelque part. Ne toujours pas savoir ce qu'on veut ni ou on va. Aimer ça. Vivre sans vouloir ressembler, sans autre identité que la sienne, vivre enfin exactement là : Entre une théière vide et un coeur trop plein. Faire comme si on allait être jeune pour l'éternité et y croire. N'avoir aucune explication, être déraisonné comme une horloge aprés la guerre, ne pas chercher la cause, se centrer sur les fées. Etre amoureuse et porter une robe avec des collants bleus comme le ciel aujourd'hui. Se trouver idiote quand t'y penses, d'avoir laissé le néant piétiner le présent. Pousser l'incohérence dans ses vices les plus absurdes et les plus dingues. Vouloir finir sa vie à leurs côtés dans un rêve de légumes et de grands espaces alors qu'à Paris les gens se marchent dessus pour savoir qui est le plus fun mais bon sang, mettre de l'essence mentale dans le camion blanc impatient qui roulera bientôt sur des routes inventées. Vouloir finir sa vie loin d'un monde incompréhensible et proche d'une terre grouillante d'insectes crados, de vie gracieuse, finir sa vie à l'heure ou elle commence, à côté d'un Peuple papitant d'amour brut. Ecraser une roulée sans filtre dans un cendrier moche, se demander quelle heure il est à Montréal, et s'endormir heureuse.

The specials : Little Bitch

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