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PAN! Thé mort.
1 mai 2010

J'irai plus dans vos boums.

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Des amoureux de l'ivresse imbécile, pour se divertir, divertir, divertir, allez bouffon viens donc nous faire sourire, demande aux alcools de te faire oublier le train rapide de ta vie sans paillettes, et voilà qu'on se retrouve là. Peut-être qu'on cherche à fuir l'évidence de nos solitudes alors on s'accoude au comptoir, absolument se divertir mais ça ne veut rien dire. Minuit trépasse sous le coup des verres que l'on vide, amoureux d'ivresse imbéciles le tableau est pourtant joyeux, mes yeux peinent à s'ouvrir sur la deuxième couche du spectacle. Allez, bouffon, fait donc passer le temps, et fait leur oublier qu'à toute allure ils deviennent grands. Je suis rentré avec un soleil qui se lève et des avions qui traversent à nouveau le ciel, une aube qui s'ajoute à Bruxelles au pays des merveilles. Tu parles.

Ca me donne envie de pleurer sur ma race, c'est le marché des illusions, c'est des lions qui partent à la chasse et des lionnes qui cherchent l'horizon dans des relations de surface, des animaux à l'abandon. Ca gueule et ça danse, ça s'éclate en fous rires pour nier l'évidence, je me suis prise au jeu comme on se prend au piège, je gueule et je danse, allez bouffon, se divertir, se divertir, se divertir et perdre la raison. J'ai pris la moitié de la nuit pour comprendre, que je ne voulais plus m'y rendre.

Les magiciens sont devenus insipides, privés de leur sens de l'honneur au profit d'un mensonge perfide j'ai ouvert les yeux subitement. Certains viennent pour chercher l'amour en ésperant que tant d'alcool finira bien par rendre sourd leur sentiment de perdition et cette sensation trop frivole qui les pousse à mourir au front, dans un dernier soupir de ridicule poussé à son paroxysme et pardonné par l'heure tardive, certains cherchent à se divertir, j'y suis allé aussi dans cet habit de simplicité pas réelle, dans l'idée d'y trouver des ailes j'ai rejoins des pirates sur un navire qui n'est pas mien, persuadée que les océans étaient les mêmes sur tout le globe mais je suis rentré l'arme à l'oeil, l'envie de pleurer sur ma race.

Ces filles qui se veulent libérées alors qu'elles s'enferment dans leurs danses, ceux qui sont là pour rigoler allez viens lâche un peu tes nerfs, pose ton cerveau sur le comptoir tu le retrouveras plus tard. Je distingue quelques étincelles de gens qui ne sont pas là pour ça, qui ne savent plus pourquoi, des étincelles de gens honnêtes qui luttent pour garder toute leur tête. J'ai de l'amour pour ce bétail, pour ces gens qui n'ont pas trouvé leur taille et qui ne veulent pas y penser, de l'amour pour certains perdus qui n'ont jamais su ou aller, mais le mensonge inévitable d'un as de pique posé sur table me donne juste envie de vomir. Rentrez chez vous, réflechissez, au lieu de divertir on finit par tirer, des balles en plein poumons de ce qu'on pourrait être, parce que ça fait du bien, ça fait du bien n'est-ce pas? L'envie de pleurer sur ma race.

Maintenant je nous deteste et je n'ai plus envie. J'ai des pensées pour le Peuple laissé là-bas, des personnages pour qui je déborde d'amour et qui ne sont plus là, avec eux les choses ont du sens, avec eux je veux bien qu'on danse parce qu'ils ont dans le coeur cette magie d'innoncence qui peut arrêter l'heure. Je suis rentré ivre et déçue de voir que dans le premier métro du matin nous étions nombreux, bétail de la misère blessé par l'ivresse mensongère, des filles qui enlèvent leurs talons pour marcher sur les pavés sales alors que leur maquillage fait la gueule. J'ai vu mon reflet dans chaque visage et j'ai sentie mon âme dans chaque haleine de l'autre, j'aurai voulu qu'on meurt ici maintenant, tous ensemble qu'on meurt d'idiotie et qu'on puisse entendre le vent, j'aurai voulu un flingue pour être le roi de ces cons et je me suis posé la question, de savoir si eux aussi avaient honte d'avoir pris leur place pour cette nuit dans un spectacle ô combien misérable simplement pour mettre ses cartes sur une table. J'ai marché en pleurant sur ma race, la théière dans mes côtes appelait son maître en silence ma théière hurlait son absence, mon corps s'est fermé au reste du monde et mes bras se sont serrés sur ma taille, j'aurai voulu entendre ton coeur palpiter de toutes ses entrailles. Rentrez chez vous je vous en pris, rentrez chez vous.

Renaud : J'irai plus dans vos boums.

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