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PAN! Thé mort.
16 mai 2010

Mille-Pourpre.

Définition baclée.

Lula

En vérité, Mille-Pourpre c'est le verbe être. Est-ce que tu veux savoir comment c'est? Tout le monde voudrait savoir !

C'est un continent de lettres et de protagonistes, dont le héros s'appelle Milo, qui portait des lunettes mais qui n'en porte plus, qui était une présence floue au dessus de mon épaule lorsque je suis né. On peut dire aujourd'hui de Milo qu'il a les cheveux rouges. C'est le verbe être, parce que dans une phrase que je prononce j'arrive à sentir chacun des personnages qui la composent. Quand je m'attarde à beurrer une simple biscotte le matin, j'arrive à sentir si c'est Lili qui agit, Blujazz ou bien un des marins du port que je connais à peine, ou bien l'alliance de l'un et de l'autre, j'atteins des pics aîgus d'adrénaline lorsqu'ils sont nombreux, dans un seul acte, une seule pensée, une seule parole à  la con du matin ou du soir, lorsqu'ils sont nombreux à se manifester. Il m'arrive de sentir l'intégrité de quelque chose en moi qui a promis de ne jamais être intégrale.

Plus simplement, c'est des glaces au moka au mois de juin, c'est du sucre sur un pamplemousse, c'est un tour de manège dans les cieux avant de fermer l'oeil, c'est meilleur que la caféïne et les biscuits réunis, ça ressemble à une odeur mais en fait c'est un gôut, ou plutôt c'est une sensation, melée d'un bruit évidemment, la seule close du contrat c'est que jamais, on ne le touche. Est-ce que tu veux savoir?

Les passants là-bas on les cheveux salés, ça sent le port et le poisson, sauf que l'odeur n'a rien à voir avec les choses dont je vous parle. Si j'essaie de me concentrer sur la matière des choses (et par matière, je veux bien dire Matière ) alors je vois des tissus lourds qui composent leurs vêtements, colorés mais trop délavées pour attirer l'oeil. La vision que j'ai de Mille-Pourpre est ainsi faites de choses qui ressemblent plutôt à des tresses de choses, je sais qu'il y a un océan, au moins trois navires, le bruissement gueulard des conversations du port entre les marins, les pirates, mais ça n'est qu'un décor. Milo se fout de ma gueule, il sait que je me suis donné pour défit de décrire tout ce qui échappe à la déscription. Il aime être ce qu'il est, moi aussi, j'aime être ce qu'il est.

Les étoiles s'y retrouvent pour crier à l'enfance, le soleil peut là-bas se coucher en même temps qu'il se lève, il y a des tigres la gueule ouverte qui crachent leurs crocs sous des chapiteaux rouges, il y a des théières qui ne prétendent pas être des objets mais des coeurs, palpitants dans le vide et posés comme bibelots de quotidien, abreuvant quelque chose qui abreuve autre chose, un cycle réel et rythmé, copié sur le réel et distordu par une baleine imaginaire. Tu veux savoir, c'est ça Mille-Pourpre.

 

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