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PAN! Thé mort.
15 mai 2010

A la poussière.

P1050155

J'aimerai pousser les portes d'un saloon, guidée par la mélodie clinquante des eperons sur mes bottes vers la mélodie absurde des verres de whisky qu'on pose et qu'on prend sur un comptoir poussiéreux. J'aimerai ne pas être ici, dans ce décor trop propre avec des protagonistes encore plus propres, j'aimerai ne pas avoir tant à apprendre d'un évier qui se bouche ou d'une vaisselle à faire, combien de fois vous êtes vous dis que votre place était ailleurs? Poussez la reflexion de vos habitudes un peu plus loin que l'évidence, vous verrez à quel point il est absurde de continuer à vivre ainsi, mais finalement, ne faites pas ce que je vous dis car ensuite, aprés avoir remis en question votre ethique et vos certitudes, vous n'aurez plus que la potence comme paradis, plus que la corde comme seul fantasme.

J'aimerai avoir une étoile de sherif accroché au ciel, au lieu de ces trous noirs et de ces planètes immenses composant le système solaire et le mystère absurde qui fait baver la foule de savoir d'ou tu viens et de vouloir comprendre quels sont les putains d'atomes qui par l'accident de leur rencontre ont pu te poser là, ici, devant un meuble en kit qu'il faudra entretenir avant que la poussière, celle-là même qui te compose et te conclut, ne l'envahisse d'une façon tellement naturelle qu'en la laissant faire celà semblerait déplacé. Donne moi de la nature, et un Jack avec deux glaçons.

Les portes du saloon continuent de danser dans le vide, entrainées par un mouvement déjà mort qui palpite encore dans leur bois sale, alors que le type en queue de pie derrière le comptoir nettoie distraitement les verres sans porter la moindre reflexion sur ses gestes. Il fume une cigarette dont la cendre vient tout juste de tomber dans l'eau savonneuse. L'accident des atomes qui se rencontrent. Dans le fond du décor, une fille aux cheveux blonds se laisse séduire par un bandit, elle pense subitement à l'amour et l'artifice prend feu dans ses tripes pour faire naître l'alchimie d'un mensonge fantastique : Vivre comme un volcan pour des sensations gigantesques qui concurrencent les contes de fées tant elles brûlent avec grâce dans son ventre, alors que le décor lui déplait au possible elle le voit tout à coup avec des yeux nouveaux. Elle se demande si c'est une bonne idée que de faire l'apologie de cet oeil qui n'est pas le vrai mais qui le rend ivre de bonheur. Mes eperons se cognent au comptoir et je finis mon verre. J'ai peut-être perdu une larme qui ne s'est pas attardé sur ma joue, elle est allé s'écraser contre la poussière en me disant sur son passage qu'un jour, je ferai tout à fait comme elle. En me disant que mon jeune âge, mes jours, ont la valeur d'une étincelle.

Woodstock : But anyway

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