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PAN! Thé mort.
3 juin 2010

Merci Satan.

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Satan rode comme un chien sauvage, la langue pendante dans les rues de Bruxelles et du monde, le poil cru et hirsute il traine son odeur âcre, son ombre impulsive. Parfois, il m'arrive de le voir passer dans le fond du décor. Parfois, il arrive que son ombre me saute au cou, à la gorge qu'elle mord, et parfois il s'enfuit.

Ailleurs le ciel est bleu. Les ennemis du chien, particules de bonheur et de convictions, tentent vainement de s'unir pour former des instants. Un contrôleur dans son uniforme gris pute me jette un regard noir alors que j'ai le coeur serré, il attend, il attend encore, vérifie que personne ne l'a vu, puis me rend ma carte d'identité en me disant allez. File.

Cela fait exactement dix mois que je suis arrivé. J'ai vu des livres s'échanger sous le manteau dans le fond d'une classe, des livres de magie, de zombies, des histoires sombres et des auteurs de renommé, est-ce que tu as lu celui-ci? On échange.

J'ai observé le spectacle hideux et brillant des jeunes humains qui tentent de s'approcher, qui avancent et reculent, des toiles d'araignées invisibles se tisser pour durer, se tisser pour casser. Il y a dix mois je mangeais mon premier sandwich au thon, je buvais des cafés toute seule, et j'allais parfois bien parfois mal. Satan rode comme un chien sauvage.

Ses yeux sont plus noirs que les trous de la galaxie, les lumières blanches qui parfois traversent son regard ne sont que des mensonges de clarté qui n'existe pas, son museau anguleux renifle les chaussures, lèche les pieds des passants qui sourient, ses dents sont aiguisés par la pourriture de sa gueule et de ses entrailles, elles sont jaunes comme sa pisse, ancrées dans des gencives solides dont la chaire survit à toutes les morts envisageables, son haleine est un véritable cauchemar et le voilà qui marche d'un pas tranquille de clébard orphelin. La main d'un enfant parfois se tend et le caresse, hérissant ses oreilles et son sourire cynique. Il dit aux mômes qu'il est bien là, qu'il les attend, à chacun il dit à bientôt, nous allons nous revoir.

Un matin mon ami Autruche rentre à la maison, pose ses clés sur la table et me regarde. Son visage est brisé, son oeil droit est couvert d'hématomes, une lame a entaillé sa joue, une partie infime de son cou juste derrière l'oreille, le sang a séché sur ses pommettes, sur sa paupière enflée se mêlent le jaune et le mauve des coups qu'il a reçu. Le chien se lèche les babines. Marcher dehors c'est plus possible.

Ailleurs, le ciel est bleu. Les ennemis du chiens, particules d'idées fixes et de sentiments vierges, tentent vainement de s'unir. J'aurai voulu être quelqu'un de bien, j'aurai voulu être exactement ce qui était méticuleusement programmé par mes soins. La gueule du chien est passé dans le fond du décor, il m'a laissé le temps de croire à des choses dont lui seul connait la profonde vacuité. Il s'est approché sans même me lancer un regard et dans la grande faiblesse qui me compose, je lui ai bêtement tendu ma main pour qu'il la lèche. Mes yeux pour qu'il les bouffe. Satan rode comme un chien sauvage ailleurs le ciel est bleu.

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Commentaires
M
Petit mot pour te dire que tu me manques de loin... A quand une soirée comme avant? Celle qui redonne ce qui manque et qui ne renfloue pas les comptes en banque.<br /> <br /> Je te parle en t'écrivant, c'est bizarre. Je te dis des mots et j'écris d'autres.<br /> <br /> Reviens bordel!<br /> <br /> JISAISQUITUESVRAIMENT
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