De toutes façons tu sais même plus si on est
De toutes façons tu sais même plus si on est hier, ou aujourd'hui, tu danses avec la Hierarchie t'as arrêté d'être jolie, ton mascara qui dégueule sur des yeux comme des billets verts, t'es mal fringuée, mal baisée, si bien hierarchisée, aussi fine qu'un dossier tu t'es rangé toute seule, mais si à ton oreille je pouvais murmurer, je gueulerai peut-être : Personne t'obliges à travailler. Même tes cheveux ont l'air mourrant, et pourtant t'as encore le temps.
Dans les familles l'ambiance est glauque. Le père absent, la soeur hardcore, la mère aimante comme il se doit et les couverts qui se disputent, dans chaque maison charmante, on ne repeint que la façade pour laisser pourrir la charpente. Des hystéries personelles pour chacun hissées comme deux ailes, pour voler, au plafond, s'y cogner comme des cons. Des crises de nerfs qui veulent sortir et toujours pas d'heure pour rentrer, des scènes de théatre gratuites dans chaque ruelle sur chaque pavé.
Mais tu vois j'irai pas, cueuillir les fleurs du mal en pyjama, j'irai pas jouer avec les larves du grand système ou des bourgeois. Tu vois j'ai retrouvé l'épaule d'un Soom encore enfant, torturé de coutume comme un asticot sur l'hameçon le sombre créateur arrache l'aiguille de mes heures et me dit, que je dois garder mes folies. Comme un asticot sur l'hameçon. Que j'embrasse longuement mes démons. Je pose la main sur son épaule pour être sur qu'elle y trouve sa place, et le soleil, les drogues, l'alcool, viennent lêcher le bout de nos faces. Keeps pose ses bottes de cuir sur le tableau de bord, on roule à 70km/h dans un camion vert funky sur des routes vertes jolies, et si je ne sais pas ou on va je sais que hierarchie n'y est pas.