Les villes se domptent assez facilement si l'on y

Les villes se domptent assez facilement si l'on y met le temps qu'il faut. Maintenant lorsque la nuit tombe nous montons dans la Kingmobile, c'est une vieille bagnole remplie d'autocollants absurdes sur la sauvegarde des animaux, de dessins enfantins gribouillés avec des feutres dégoulinant de peinture, une caisse qui sent le rock, la vieille chaussette, le tabac froid et les virées de nuit. Au volant, le conducteur se fait appeler le Roi du monde à qui veut bien l'entendre, bien que je ne sois pas sure que grand monde veuille encore l'entendre, le son est toujours très fort à l'intérieur si bien qu'on doit gueuler de l'avant à l'arrière pour s'entendre, Noir à l'avant, Blanc à l'arrière, et les feux toujours verts à cette heure. Une ritournelle mécanique d'habitudes se met en place, des endroits, des personnes, les petites choses qui font qu'une ville vous appartient. Le whisky posé sur le comptoir lorsqu'on arrive à peine, la solitude qui s'efface presque, qui se déguise en attendant. La sensation d'être un peu moins Perdue au payx des Enfants.